Dastan ? Vous avez dit Dastan ? Non, connais pas.
[Ce qui suit dévoile les moments clés de l’intrigue]
Ah, parce qu’il y a une intrigue ?
… Tu vas fâcher papa Mechner.
A la base je
voulais mettre une autre image, quelque chose qui me ressemble plus comme un
grand brun aux cheveux dans le vent, bien musclé et au torse bombé. Puis je me
suis rappelée qu’avant d’être Mister BG Virtuel n°1 2003-2010, et bin le Prince
de Perse (dont on épargnera le véritable nom pour ne pas l’écorcher) c’était
avant tout trois pixels… quatre si on compte l’épée en fait. Et qu’en plus à
l’époque (1989) il était blond. QUOI ? Si si, avant d’être Jake Gyllenhaal
le Prince de Perse était Ewan Mcgregor.
Papa Mechner
? Et bien Jordan Mechner est le créateur, le dieu du Prince de Perse en
quelques sortes : il a développé le tout premier jeu d’aventure mixé
plates-formes (puis participé aux suites jusqu’en 2003) sorti en 1989. Je me
souviens encore de l’excitation que me procurait la musique d’introduction
version 8 bits... Bref, même si la saga Prince of Persia (PoP) compte de
nombreux opus entre 1989 et 2010, je pense que l’on retient beaucoup plus facilement
Prince Of Persia : Les Sables du Temps sorti en 2003, développé et édité
par Ubisoft. S’en sont suivis du même éditeur Prince Of Persia : L’Âme du
Guerrier, Prince Of Persia : Les Deux Royaumes puis enfin le tout dernier
(3 juin 2010) Prince Of Persia : Les Sables Oublié qui assureront tous
le succès de la série grâce aux gameplay et à l’ambiance bien spécifiques. Et
oui ce qu’on aime chez PoP les trois derniers opus confondus (mettons de côté
pour le moment Les Sables Oubliés) c’est le côté narration, les cascades
impossibles, les énigmes, les retours en arrière, les ralentis, les meurtres
rapides et discrets, les décors, la musique, la joie de trouver une fontaine ou
un réservoir de sable, Farah (ou pas), le Prince et ses armes et bien entendu
les ennemis aussi bien humains … qu’autres.
Maintenant
que j’ai parlé de ce qui fait la richesse de PoP à savoir la vingtaine d’années
passées (c’est dur de se rappeler qu’on approche des 21 ans) d’expérience, il
était tout bonnement logique et bienvenue qu’un film fasse son apparition.
Longtemps ont-ils fait miroiter les fans, longtemps. A base de photos de
tournage, de petites infos … On y croyait plus vraiment jusqu’à voir la vraie
bande annonce et les affiches. Et Jake hem. Un peu de sérieux, Jake Gyllenhaal
n’est pas qu’un tas de cheveux et de muscles, c’est aussi un très bon acteur
remarqué notamment dans Donnie Darko de Richard Kelly où il joue le rôle
de Donnie, un adolescent schizophrène et plus récemment dans Le Secret de
Brokeback Mountain de Ang Lee où il incarne le personnage d’un homosexuel
aux côtés d’Heath Ledger. Depuis Donnie Darko où il était tout
gringalet, il a donc eu 9 ans pour faire de la gonflette.
Le film Prince
Of Persia : Les Sables du Temps a été réalisé par Mike Newell (entre autres
: Quatre mariages et un enterrement) mais pas seulement puisque quatre
personnes DONT Jordan Mechner ont participé à l’écriture du scénario. La
distribution semblait bonne entre Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton (RocknRolla
par Guy Ritchie, Good Morning England par Richard Curtis), Alfred Molina
(Frida par Julie Taymor, Coffee and Cigarettes par Jim Jarmusch) Ben
Kingsley (Shutter Island de Martin Scorsese), enfin bref un petit gratin
en somme. Producteur : Jerry Ruckheimer (Pirates des Caraïbes), tout
était annoncé, ce film allait déchirer, comme les manches du Prince dans Les
Sables Du Temps (clin d’œil). Oui mais voilà … Je crois que c’était sans
compter la participation du démon pour adultes qui a été l’enchanteur de notre
jeunesse … … J’ai nommé Walt Disney.
Bon, le film
se dit une adaptation de l’opus de 2003, en gros que le roi Shahraman et son
fils (le Prince) déclarent la guerre au Maharajah et repartent avec pour butin
sa fille Farah, une Dague et le Sablier. Oui mais voilà, le Vizir est un
traitre et le Prince un peu bête : les Sables du Temps sont libérés et
transforment tout être vivant en monstre sauf les détenteurs des trois objets
du Temps : la Dague (Prince), le Pendentif (Farah) et le Sceptre (Vizir). Toute
l’histoire consistera pour le Prince à réparer son erreur et donc revenir dans
le passé pour s’empêcher lui-même de libérer les Sables du Temps. Il sera aidé
de Farah qui manie (à sa manière …) l’arc.
Une
adaptation … Ah oui … Donc pendant les quinze premières minutes je dois avouer
avoir été totalement prise par la présentation du passé du Prince : un orphelin
sauvé de la misère par le roi en personne suite à une démonstration de
gentillesse et de cascades. Il a maintenant deux frères (Tus et Garsiv), un
oncle (Nizam) un père et un nom : Dastan (WTF ?). Après cette présentation
direction le présent : le roi décide d’assiéger, sans détruire, une
citadelle réputée pour sa beauté, son aspect mystique et surtout pour son
trafique d’armes avec l’ennemi (WTF ?). Seulement voilà, le roi étant absent du
champ de bataille l’ainé des frères (Tus, destiné à être roi) décide de prendre
la ville par la force et refuse que Dastan combatte. Mais ce dernier
assiège quand même la citadelle et assure ainsi le succès du combat en récupérant
au passage la Dague du Temps que la Princesse Tamina (WTF ?) voulait protéger.
Par un concours de circonstances Tamina accepte la proposition en mariage de
Tus pour unir les peuples (mais bien sûr en fait elle veut récupérer la Dague
qu’elle a vu sur Dastan, voyons). Retour au pays, la victoire est célébrée, Tus
est absent et donne donc une tunique à Dastan pour qu’il la remette en signe de
cadeau à leur père, en plus de Tamina. Choses faites, mais le roi décide que
Tamina sera la femme de Dastan et la tunique est empoisonnée et Dastan tue son
père en une sorte de complot et il fuit avec Fa.. Tamina et il est recherché
par tout le monde du coup et son frère Tuc (nouveau roi) et bin il veut pas le
tuer mais son oncle Nissam et bin il le pousse à le faire et puis on croit que
c’est Tuc le méchant mais en fait y avait pas d’armes à la citadelle et c’était
l’oncle, qui s’est associé aux Hassassins (WTF ? Habillés de la même manière
qu’Altaïr version noire en plus), le méchant qui connaissait toute l’histoire du
Sablier et qui voulait devenir calife à la place du calife en revenant dans le
passé pour pas tuer le lion qui a failli manger son frère et puis bah à Dastan
il lui arrive plein d’aventures et Tamina elle est beeeeeeêêêêeeeeelllle je
veux être comme elle plus tard ! … WTF ?? Bon allez, je suis mauvaise langue,
Tamina même si elle est agaçante est un bel exemple de Femme pour les filles et
petites filles loin des clichés surmaquillés et surmalhabillés et suroverco....
Pardon.
Le film n’a
d’un Prince Of Persia que les cascades, la Dague, le Pendentif, le sable, les
retours en arrière, le petit clin d’œil « animation avant un niveau pour
montrer les accès », le côté sauvage du Prince et de Farah. Vous avez dit
Sceptre ? Sablier (qui ressemble plus à l’ambre taille x100000 qui a tué le
moustique de Jurassik Park) ? Monstres ? Sables libérés ? Ah oui, les
sables sont libérés effectivement, pendant trois minutes parce qu’après vous
comprenez il ne faut pas effrayer les enfants et donc retour en arrière et hop
Nizam est tué (par Tus … Par Tous ah ah ah). En gros on attend pendant près de
deux heures que la VRAIE action se passe, celle dont on a envie de connaître le
dénouement et la fin, mais non, rien de vient. A la place ? Des courses
d’autruches, de longues balades dans le désert (pas de palais, non), des coups
d’épées, un baiser baveux, seulement des humains (bon ok, allez, +1 pour
l’effort notable du travail de la tronche du chef des Hassassins qui est un peu
défiguré et qui … se Drogue hanlala ! A se demander si Mechner …), une
Princesse Tamina qui change de maquillage toutes les cinq minutes sans avoir
aucune trace (comment elle fait ? Même moi en 2010 je n’y arrive pas).
Bref … Si
encore ce film avait été un bon film d’action… Parce que même si l’adaptation
est largement ratée il restait l’option « on va leur en mettre plein la vue !
». Mais non, ils ont préféré prendre un autre chemin, le chemin du « problèmes
d’insomnies ? Venez ! », avec beaucoup d’humour où on se force à rire jaune car
on pense à l’argent dépensé, une ou deux blagues qui vous font naturellement
sourire. La musique n’est pas mémorable du tout, le jeu des acteurs est à
pleurer, les dialogues aussi … Heureusement, les images quand à elles sont
plutôt travaillées et cela se voit : je trouve le film beau malgré sa
jaunisse.
Pourquoi ne
pas avoir instauré le côté narratif du jeu ? Pourquoi ne pas avoir respecté
l’histoire de ce dernier qui est franchement captivante en gardant le côté
familial ? Pourquoi ne pas avoir gardé au moins 30% des décors originels ?
Pourquoi ne pas avoir inséré de clins d’œil sur les fontaines (la fontaine où
Dastan et Tamina tombent ne compte pas), les réservoirs de sable ou les pics et
autres lames tranchantes qui existent depuis la nuit des temps et entravent la
progression du Prince ? Pourquoi ne pas avoir mis un arc dans les mains de
Tamina ? Pourquoi ne pas avoir mis de monstres ? Pourquoi n’y avait-il pas de
Sceptre ? Pourquoi le Prince n’a-t-il pas achevé son streap tease en terminant
complètement torse nu ? Et bin non, il a fallu faire de l’œuvre qu’est le jeu
un film bien cadré respectant points par points les clichés des films pour
adolescents.
Bon allez,
ça me torture de parler de tout ça, je m’en vais brûler l’autel réservé à Jake
et Nicolas Cage dont le nouveau film où il joue a été présenté en bande annonce
: L'Apprenti sorcier de Jon Turteltaub. Que de talents gâchés …